Monter à cheval était un rêve d’enfant que j’ai réalisé à 39 ans.
Un concours de circonstances m’avait permis de faire un stage d’une semaine à 14 ans et m’avait laissé un souvenir impérissable. J’avais eu la chance de tomber sur une structure avec des chevaux, des personnes et un contexte qui avaient mis en place tous les ingrédients nécessaires pour que je sois marquée du sceau de la passion. Galoper dans les bois restait pour moi la sensation que je désirais retrouver. Galoper, mais suffisamment longtemps pour goûter pleinement ce plaisir immense. Pour goûter pleinement aussi le plaisir de marcher après l’effort. Marcher, mais encore longtemps pour s’imprégner de la paix des lieux, des bruits reposants, que l’on se trouve dans des chemins forestiers, au bord d’une rivière ou sur un plateau venté, tous ces lieux magiques que l’on peut couvrir sur une journée à cheval....
Et puis le rêve est devenu réalité, après des détours multiples en passant par d’autres sensations tout aussi merveilleuses comme de galoper sur la piste profonde en sable d’un centre d’entraînement de galopeurs ; faire un bout vite sur le gazon d’un hippodrome ; et encore marcher pendant des heures en bavardant, travail quotidien de cet athlète qu’est le pur sang qu’on entraîne dans cette autre discipline équestre que sont les courses de plat.
Et puis je suis venue à l’endurance équestre, dont je regrette aujourd’hui qu’elle ne soit pas devenue la branche sportive du tourisme équestre comme le TREC, sachant que le nombre de licenciés en endurance vient en deuxième position après le CSO en France. Cela pourrait ouvrir des portes, permettre d’établir des règles de pratique d’un loisir comme d’un sport dans le souci du bien être du cheval et du cavalier, pourrait tirer le tourisme équestre vers le haut en lui apportant la rigueur et la crédibilité qui lui manque dans le petit monde équestre français dominé par le CSO.
Du pur-sang anglais au pur-sang arabe, des courses de plat à l’endurance, et me voilà débarquée dans le tourisme équestre, à galoper sur les pistes forestières de la Montagne Noire, à grimper les pentes du Sidobre, flâner avec mon compagnon de tous les jours dans la Forêt de La Grésigne et les vignes du Gaillac...
La randonnée étant la base du travail quotidien de l’entraînement du cheval d’endurance, et aussi la meilleure école pour cette discipline, j’ai souhaité passer l’ATE pour pouvoir amener des cavaliers en extérieur qui ont envie de découvrir de nouveaux horizons équestres, initier cette discipline encore mal connue et partager cette passion.
Je dis bien des cavaliers, parce que je suis convaincue qu’on ne s’aventure pas dans la nature avec un cheval quel qu’il soit et qu’on ne connaît pas toujours sans avoir appris les rudiments, maîtriser les 3 allures, connaître et respecter l’animal, la nature qui nous entoure et aussi nos congénères. Apprendre à monter à cheval n’est pas le rôle d’un ATE et un cheval d’extérieur n’est pas un quad. Non plus on ne peut concevoir de plaisir à se promener à cheval dans la nature dans l’inconscience, l’indifférence, le mépris comme je l’ai vu quelquefois ou pire dans l’aprehension et la crainte, la peur et la panique. La pratique équestre est une activité à risque en soi ; il y a des risques mesurables, maîtrisables, qui laissent une certaine marge de manoeuvre ; il y a le risque imbécile qui met en danger les autres, cavaliers ou non, les chevaux aussi, et qui peut être lourd de conséquences.
J’ai essayé de tracer en introduction les chemins qui m’ont amenée à cette formation, ce que je voulais en faire et de quelle manière j’entendais la pratiquer ou ne pas la pratiquer. J’ai eu la chance de pouvoir mettre à l’épreuve tout cela dans les 2 stages que j’ai pu choisir, 2 structures différentes qui m’ont permis d’apprendre des choses différentes et complémentaires.